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☄ LE SOLEIL

LE SOLEIL SE REFLÈTE SUR LES MERS D’HYDROCARBURES DE TITAN”

Poésie Sonore.
Pièce pour voix et musique.

Dispositif expérimental science-fictionnel.

Spectacle qui mêle musique concrête et théâtralité.

Poème épique, entre narration intime et contemplation intergalactique.

Le texte conte les tribulations d'une mission spatiale habitée, partie élucider un phénomène lumineux inexpliqué sur une lune de Saturne. Il épouse le regard d’une femme astronaute, bouleversée par le spectacle du cosmos à mesure qu’elle s’éloigne de la Terre...

L’instrumentation (voix fx / percussions de l'espace / electronics du futur) fait écho aux images, souvenirs et sensations portés par la dramaturgie. Bruits, odoramas, couleurs, animaux, textures, minéraux, végétations, mythes et technologies se rencontrent comme par accident programmé, dans l’expérience inédite de cette spationaute partie à l’autre bout du ciel.

☄ Aurélien Lemant : texte et voix

☾ Héloïse Thibault : dispositif électronique

☉ Olmo Guadagnoli : caisse claire, objets, cylindre et ressort amplifiés


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Merci au Chato'do - Blois & Studio Pôle Nord pour l'accueil en résidence
Merci à Benjamin Ganteille et Matthias Couty pour la captation et le montage vidéo
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Avec le soutien de la Région Centre-Val de Loire

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Univers sonores et textuels s'entremêlent sur la base de ce long poème, dont le texte, solaire et nostalgique à la fois, éveille des sensations très organiques, des émotions et des énergies tantôt proches de la déclamation incantatoire, de la tribalité, de la méditation ou du mantra. Quête métaphysique de l’individu au nom de l’espèce, où l’intime se reflète dans l’universel et vice versa, à l’infini.

Musique spatiale et onirique, astres et forces vibratoires en mouvements, plongée ultime dans une galaxie de bruits et de sons, pour une expérience de télé-transport acousmatique.

Astronomie, solitude, désir, mélancolie des grands espaces, fascination pour la technique, retraite au fin fond de soi et confrontation à l’immensité comme au vide, beauté imprenable du monde, critique à distance de la mise à mort de notre habitat naturel, réapprentissage de ce que veut dire aimer, célébration du vivant...

Telles sont quelques-unes des notions qui imprègnent les images qui se font entendre par le truchement d’un concert-lecture-performance sonore.


Délire Sci-Fi Expé Sound Poetry avec Tricorne et Fumée









« Et oui, c’est d’une beauté à se cogner le front contre la Lune » assène le comédien Aurélien Lemant, à près de huit minutes de performance. Le Soleil se reflète sur les mers d’hydrocarbures de Titan, pièce musicale composée avec les musiciens Olmo Guadagnoli (aux percussions) et Héloïse Zamzam (pour les bidouillages électroniques) est à expérimenter en live, de façon immersive, pour sombrer dans une œuvre poético-noisy d’une beauté lunaire percutante à force d’étrangeté. Sombrer précisément ; s’enfoncer dans son mystère théâtral, à la faveur de l’éclairage idoine (« la lune, la lune est plus belle de dos, dans la pénombre, son halo de saphir peint par les photons »), pour laisser la conscience filer et s’enfoncer dans cette sidérante fiction intersidérale déclamée par-dessus une instrumentation non moins dadaïste dans ses audaces bruitistes. « La rencontre fortuite, sur une table de dissection, d'une machine à coudre et d'un parapluie » voulue par Lautréamont et ses admirateurs surréalistes, rejouée à la lueur de la lune, « la Lune et son visage embossé de fausse étoile en cuir de requin », pour un résultat entre poésie cosmique et musique industrielle des débuts, notamment sur un avant-dernier acte aux percussions tribales.« Ces abricots de clarté suspendue, lanternes en apesanteur, obligent à mille détours tracassés notre coquille d’électronique embarquée » continue Aurélien L. à propos des étoiles et du voyage galactique, tandis que les nappes et drones d’Héloïse Z. montent en puissance entre deux tintements opportuns des cymbales ou cloches d’Olmo G. avant que la fumée n’envahisse l’espace scénique. Cette instrumentation expérimentale et astrale nous évoque pêle-mêle les Residents, les premiers DDAA ("Déficit des Années Antérieures", sorte d’héritiers zeuhl de Throbbing Gristle), ou encore certains travaux de Steven Stapleton (Nurse with Wound), mais l’ensemble reste singulier et peu commode à situer. Mouvant et délicat à localiser, ce que reflète encore le texte en évoquant Marseille, les environs de Madrid, l’Adriatique ou le Burkina Faso, paysages d’une Terre épuisée survolés une dernière fois avant le grand saut vers l’inconnu… Énigmatique et difficile à définir en somme, sinon du côté du « space » dans tous les sens du terme. « L’étoile, c’est le seul territoire » nous avaient-ils prévenus… »

Élodie Denis (New Noise Magazine), octobre 2022